Un castor a pris ses quartiers au nord de Bruxelles

3 décembre 2024
C’est inédit en Région bruxelloise : un castor a été observé au nord, là où la Senne est à nouveau visible. Sa présence, répétée et régulière depuis quelques mois, est une bonne nouvelle pour la biodiversité.

Le castor, un animal protégé

Le castor était présent dans toute l’Europe jusqu’à la fin du Moyen-Âge avant de disparaitre, en Belgique notamment. Ce sont des réintroductions dans les années 90 qui ont amené cet excellent nageur à faire son retour dans les cours d’eau belges, après 2 siècles d’absence environ. L’espèce est aujourd’hui en pleine expansion. Notre pays compte plusieurs milliers d’individus installés, y compris dans des zones urbanisées. La Région bruxelloise compte donc désormais également au moins un spécimen « installé ». 

Cette présence répétée et régulière est inédite dans la capitale. Et ce n’est pas la seule observation de l’espèce en Région bruxelloise. Des gardes forestiers de Bruxelles Environnement ont vu également, ces derniers mois, des traces indiquant la présence de castors en Forêt de Soignes. Ceux-là sont, a priori, de passage.

Bon à savoir

Le castor est, rappelons-le, protégé. Il est interdit de le tuer ou de lui nuire en détruisant, par exemple, des sites de reproduction ou ses habitats naturels. Il est de même interdit de détenir, transporter, vendre ou acheter des individus.

Un allié pour la biodiversité

Sa présence est une bonne nouvelle pour la santé de nos écosystèmes. En coupant des arbres et en créant des réserves d'eau pour s’alimenter et construire sa hutte et des barrages, le castor peut créer des ouvertures dans les forêts et inonde parfois des zones en surface. Il crée parfois de véritables étangs, ce qui est propice au développement d’espèces telles que les tritons, les batraciens ou les libellules. Ces derniers alimenteront d’autres espèces comme les rapaces et les cigognes. Les barrages permettent également une épuration naturelle des eaux de surface ou de ruissellement. Mais la présence de castors n’a pas toujours que des avantages : les coupes d’arbres et d’éventuelles inondations constituent la majorité des désagréments. 

Au niveau de la Senne, ces risques sont a priori écartés. Le courant, qui peut varier rapidement et de manière importante, diminue fortement la probabilité qu’un véritable barrage en travers du cours d’eau puisse être créé. 

S’agit-il d’un passage temporaire ou d’une installation à plus long terme ? L’avenir nous le dira. Bruxelles Environnement suit la situation de près, étudie comment gérer la zone en bonne entente avec le nouvel habitant et est vigilante quant aux éventuels désagréments que son arrivée pourrait occasionner.

La nature reprend ses droits

Grâce notamment à la remise à ciel ouvert de la Senne au nord de Bruxelles et à la renaturation du site, la faune et la flore se réinstallent. L’arrivée de ce castor sur le site en est la preuve. Ces travaux contribuent également à l’augmentation des populations d’hirondelles de fenêtre, de poissons ou encore de lézards. Ils ont un impact également sur la qualité des eaux de la Senne.