Etang de Boitsfort et domaine des Silex

Le Domaine des Silex doit son nom à la découverte, il y a près d’un siècle, d’un site néolithique en forêt de Soignes qui livra des tessons de céramique et de nombreux vestiges lithiques (haches polies, grattoirs, pointes de flèches, broyeurs…), conservés aujourd’hui pour la plupart aux Musées royaux d’Art et d’Histoire.

De part et d’autre de l’avenue des Deux Montagnes, derrière le parc Tournay Solvay, subsiste une succession de fossés et de talus disposés de façon concentrique au sommet et sur les flancs du plateau sablonneux pour former une fortification en éperon-barré.

L’ensemble constitue un très bel exemple d’habitat fortifié attribué à la civilisation néolithique du Michelsberg (vers 2500 av. J.-C). La présence de gibier, de sources et de mares ou marais où devait abonder le poisson, et bien sûr l’emplacement en hauteur entre 2 vallées rendait l’endroit particulièrement attractif.

D’ailleurs d’autres objets en silex ou en poterie de la même époque ont été retrouvés dans les environs. Ce site également protégé (réserve archéologique) fait l'objet d'une gestion particulière axée sur la conservation des vestiges archéologiques.

Au Moyen-Âge et au cours des siècles qui suivirent, les étangs de Boitsfort appartenaient à l’autorité ducale qui les louait comme viviers à des particuliers. Ceux-ci pouvaient y pêcher tout au long de l’année, mais ils devaient fournir à la Cour un quota annuel de poissons. A eux également de couper les hautes herbes des bords, d’entretenir et réparer les digues et de curer les fossés.

En face du grand étang de Boitsfort, de l’autre côté de la chaussée de La Hulpe, se trouvait aussi le moulin qui tournait grâce aux eaux de la Woluwe s’écoulant de l’étang. Attesté déjà au 13^e siècle dans les textes, il fut démoli en 1867.

En raison de la concurrence faite par les moulins voisins du prieuré de Val Duchesse et de l’abbaye du Rouge-Cloître, il ne fut pas toujours rentable pour les meuniers qui le prenaient en location. La présence de ce moulin explique pourquoi l’étang était autrefois appelé « étang du Moulin ».

A la fin du 19^e siècle, le site des étangs de Boitsfort est acheté par Léopold II. Le percement du futur boulevard du Souverain est à l’étude et le roi entend préserver de la vague de lotissements qui ne manquera pas de suivre ce bel ensemble verdoyant créé au dépend de la forêt de Soignes jadis bien plus étendue. Une démarche qui va de pair avec l’élargissement de la propriété voisine des Solvay.

A la mort du souverain, l’ensemble est géré par la Donation royale, érigée en établissement public autonome en 1930. Avec le château Duden, le château du Ravenstein, plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles et de bois et bien d’autres propriétés, les étangs de Boitsfort devaient fournir des rentrées financières à la Donation. D’où la location pendant des années du Domaine des Silex, à la Banque nationale pour l’agrément de son personnel.

Depuis 1999, cette location a été reprise par la Commission ornithologique de Watermael-Boitsfort (COWB) qui, pour la gestion, a signé une convention de partenariat avec Bruxelles Environnement.

L’aménagement de l’avenue de la Foresterie dans les années soixante a nécessité de remblayer une partie de l’étang de Boitsfort, qui était donc plus étendu autrefois qu’aujourd’hui.