En 2025, les pesticides dangereux, c’est fini à Bruxelles !
Limiter l’utilisation des pesticides et encadrer leur vente
Avant les élections régionales de juin 2024, le Gouvernement bruxellois a adopté 3 arrêtés pour limiter davantage l’utilisation des pesticides et encadrer leur vente sur l’ensemble du territoire régional. Ces arrêtés s’appliquent aux produits phytopharmaceutiques, et pas aux biocides.
Depuis plus de 10 ans, les pouvoirs publics ont pris des mesures fortes pour éliminer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques au niveau des voiries, parcs et jardins publics, cimetières, hôpitaux, écoles, etc. Cette nouvelle approche de gestion a permis d’assainir l’ensemble des espaces publics, ce qui est bénéfique pour la santé de la population et pour l’environnement. Aujourd'hui, il est temps pour les espaces privés (jardins de particuliers ou de copropriétés, espaces verts d’entreprises, etc.) de suivre ce mouvement et de s'inscrire dans la dynamique du « zéro pesticide ».
Seuls les produits à faible risque seront encore autorisés
Le 1er arrêté vise à interdire l’utilisation des pesticides dangereux dès la mi-2025. À partir du 1er août 2025, seuls les produits reconnus comme étant « à faible risque » pourront encore être autorisés.
Un produit rentre dans cette catégorie s’il a été prouvé que les risques qu’il présente pour la santé humaine, animale et l’environnement sont faibles. C’est le Service Public Fédéral qui décide si un produit rentre dans cette catégorie ou non. Cette information est renseignée sur le site web fytoweb.
Pour les particuliers, concrètement :
- les produits anti-limaces à base de phosphate de fer
- certains produits qui stimulent les mécanismes naturels de défense des plantes
pourront seulement être utilisés. Les professionnels ont quant à eux davantage de possibilités.
Vous trouverez, à la fin de cette actualité, la liste des produits à faible risque autorisés à ce jour en Belgique. À l’avenir, il est probable que l’offre en produits « à faible risque » augmente, l’objectif étant de développer des solutions toujours moins néfastes pour l’homme et l’environnement.
Des possibilités dérogatoires sont prévues :
- Il sera possible de passer par un professionnel pour l’utilisation de produits phytopharmaceutiques qui ne sont pas « à faible risque », en dernier recours, pour certains motifs (santé, sécurité publique, conservation de la nature…) et contre certaines espèces, comme les espèces exotiques envahissantes.
- Un régime spécifique est prévu pour les agriculteurs, agricultrices soumis à de fortes contraintes technico-économiques : ils bénéficient d’une période transitoire jusque 2030, et pourront encore utiliser des produits autorisés en agriculture biologique après cette période.
Bon à savoir
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La vente de produits phytopharmaceutiques sera encadrée
Le 2ème arrêté vise à mieux encadrer la vente des pesticides qui sont des produits phytopharmaceutiques.
À partir du 1er juillet 2025, seuls les pesticides de jardin dits « à faible risque » pour la santé et l’environnement resteront accessibles en libre-service dans les magasins de jardinage ou de bricolage. Sans en interdire la vente (compétence fédérale), les produits plus dangereux pourront toujours être vendus par l’intermédiaire de vendeurs habilités, mais devront être maintenus dans des armoires fermées, derrière des comptoirs ou en réserve. Ces vendeurs habilités, possédant une phytolicence NP, devront procurer des conseils sur les risques des pesticides, les bonnes pratiques d’utilisation mais aussi les méthodes alternatives disponibles en magasin.
La transition vers des bonnes pratiques stimulée
Le 3ème arrêté vise à encadrer les pratiques des professionnels et professionnelles de l’agriculture et de la gestion des parcs et jardins, selon le respect des principes d’une gestion écologique qui privilégie les bonnes pratiques culturales, le renforcement des infrastructures agroécologiques favorables aux insectes auxiliaires (coccinelles, syrphes, abeilles…), les méthodes alternatives aux pesticides et qui limite le recours aux produits chimiques en cas de dernier recours.
Concrètement, la Région va développer des lignes directrices de lutte intégrée par culture ou par secteur.
Cet arrêté prévoit également de collecter, dès 2027, les données d’utilisation de pesticides par les professionnels. Ces données permettront de monitorer l’usage de pesticides en Région bruxelloise, de guider les actions du programme régional de réduction des pesticides, et serviront d’indicateurs de risques qui seront intégrés dans le rapport sur l’état de l’environnement.
Contact
Pour toute question sur ces nouvelles obligations, vous pouvez envoyer un e-mail à l’adresse : pesticide@environnement.brussels