Les journées de la résilience des 12 & 13 mars 2022 – Compte-rendu

14 juin 2022
Les changements climatiques sont devenus notre réalité au quotidien. Que ce soit sous forme de canicules et sécheresses ou encore de tempêtes et inondations. Si la mobilisation internationale pour la réduction des gaz à effet de serre est urgente, on doit aussi se préparer aux impacts d’un climat déréglé. La Région de Bruxelles Capitale se mobilise et des initiatives résilientes existent déjà.

Focus

Face aux changements climatiques devenus réalité au quotidien, la Région de Bruxelles Capitale se mobilise et des initiatives résilientes se développent à tous niveaux. Celles-ci sont issues de multiples acteurs, dont des pouvoirs publics ou des collectifs et citoyens, qui méritent d’être visibilisées. Comprendre ce que devenir résilient veut dire pour une région comme la nôtre, fut au cœur de ces journées. 

Des spécialistes et expert.e.s dans ces matières ont rencontré des acteurs institutionnels et de terrain, nous permettant de bien comprendre pour mieux agir.

1. La conférence sur la résilience urbaine bruxelloise

La conférence du samedi 12 mars au soir a rassemblé pour un débat six expert.e.s issus de domaines complémentaires définissant les contours de la résilience du territoire de notre région. Ceci autour des grands enjeux du changement climatique actuel. L’objectif était d’obtenir, au travers de ces différentes approches, une perception multiple de la résilience et apporter des pistes de solutions pour la développer à l’échelle de notre territoire.

L’économiste et philosophe français Benjamin Coriat a développé la notion de Communs en tant que leviers importants de résilience d’une communauté territoriale. En effet, cette notion de partage des usages d’un terrain, d’un bâtiment ou de ressources permet à un collectif et des citoyens la mise en œuvre de projets et solutions de résilience locale. Les réponses peuvent toucher des domaines très variés tels que l’énergie, l’alimentation, la gestion des déchets, la mobilité ou la production de matériaux par exemple. Les autorités locales ont un rôle important à jouer dans cette mise en œuvre à travers la facilitation de l’essor des Communs sur le territoire bruxellois.

Le lien entre effets sur la biodiversité et les écosystèmes de changements naturels tels que ceux du climat a été mis en avant par le chercheur et professeur en écologie Nicolas Schtickzelle. Ainsi les perturbations environnementales font parties de l’évolution du vivant et poussent les organismes vivants à l’adaptation continue, il en va de même des écosystèmes. Par contre, les caractéristiques majeures de ces changements, telles que leur amplitude, leur fréquence temporelle ou encore leur situation spatiale doivent être tenues à l’œil actuellement, au vu de l’importance et de la vitesse du changement climatique. 

Pierre Lacroix, architecte paysagiste et chargé de projets en résilience urbaine, a souligné que depuis le rapport MEADOW (M.I.T – Club de Rome) dressé en 1972, la communauté scientifique savait que nous dépassions les limites de la planète et que le système actuel n’est pas durable, dans la mesure où il ne prend pas en compte l’ensemble des paramètres. Aussi, pour développer la résilience il est nécessaire de revoir l’objectif de la croissance économique et sortir du capitalisme. Un nouveau monde, plus résilient mais aussi plus solidaire et sobre doit émerger et il faut travailler sur ces questions.

Roselyne de Lestrange, Architecte urbaniste et paysagiste a, quant à elle, mit en évidence le bassin de vie ou Biorégion de Bruxelles qui s’étend bien au-delà de ses limites administratives, vers son hinterland. La résilience du territoire ne peut se penser que de manière plus large et sur base d’un socle commun écosystémique, avec une protection accrue de ses composantes vivantes stratégiques (maillage bleu, vert, brun,…). Elle propose qu’un observatoire suprarégional soit créé et remette au centre de l’attention la question de l’équilibre avec les écosystèmes, l’humain et le vivant non-humain. Il faut retrouver la voie de la sobriété et du bonheur et supprimer la domination des fonctions les plus fortes sur les plus fragiles.   

Enfin, pour Olivier De Schutter, Professeur de Droit international, la résilience c’est la diversité. C’est aussi sortir de l’ancien monde pour aller vers plus de créativité et d’innovations. En ce sens l’Etat à un rôle prédominant à jouer car il se doit d’être facilitateur de changements. Il doit créer un écosystème favorable à ces changements. Ceci en réduisant les fractures et inégalités sociales, en réduisant le poids des acteurs économiques dominants, en organisant l’espace pour l’émergence des communs et en créant des niches d’innovations locales. Sans oublier la nécessité de revoir la culture administrative vers plus de participation citoyenne.

Visionner l’enregistrement de la conférence

2. Initiatives de résilience au quotidien à Bruxelles

  • Douze initiatives bruxelloises résilientes seront présentées le matin pour un forum d’échanges  et de partage fécond de leurs expériences engrangées. Ceci en matière de Good Food, de gestion intégrée de l’eau, de végétalisation & biodiversité, de mobilité alternative ou encore de cohésion sociale au sein des quartiers. Aperçu des initiatives : lien vers la vidéo générale 

KOM À LA MAISON : #KomàlaMaison

Le premier restaurant participatif et solidaire de Belgique. Chez KOM à la maison, les Bruxellois viennent cuisiner et manger ensemble, des produits locaux et de saison.

PEPINIERE CITOYENNE - #PépiniereCitoyenne

Projet participatif portant sur les liens qu’entretiennent les bruxellois·es avec l’arbre fruitier : il s'agit de remettre le fruitier sur la place publique et de créer des espaces de formation à la gestion d'arbres et arbustes fruitiers.Tant qu’à faire de Bruxelles une forêt fruitière, autant le faire de manière locale et participative !

CITI-ZEN - #CitiZen

Ce Quartier Durable Citoyen est né de la réflexion entre voisins sur ce qui pouvait changer ou non dans leur quartier et leur quotidien s’ils s’engageaient ensemble dans un changement durable et collectif.

LE BLED - #LeBled

Le BLED Ce sont des citoyens Berchemois qui organisent des projets participatifs et durables.

CULTUREGHEM - #Cultureghem

D'une no go zone vers une must go zone Cultureghem est une quête d'espace commun de qualité au lieu de rencontre animé sur le site de l'Abattoir de 10 000 m² à Anderlecht.
Cultureghem est un lieu ...

  • De rencontre pour les jeunes et les moins jeunes
  • Où les gens partagent au sens le plus large du terme : nourriture, espace et outils tant sur le site de l'abattoir qu'en déplacement
  • Où les idées trouvent un accueil et passent de l'imaginaire au réel
  • Où des centaines de petites mains de bonne volonté veillent à ce que les lieux prennent vie.

STRATEGIE DE GESTION DES EAUX PLUVIALES SUR LA COMMUNE DE FOREST - #Forest-Vorst

A Bruxelles, les inondations urbaines sont principalement dues à l’imperméabilisation des sols. Les eaux pluviales qui ne peuvent plus percoler naturellement dans les sols, viennent surcharger les égouts, qui refluent dans les habitations par les raccordements. Pour y parvenir, la commune de Forest  a renforcé sa vigilance et sa collaboration avec les différents intervenants.

FILTER CAFE FILTRE - #FiltreCafeFiltre     

Issu d’un mouvement citoyen, Filtrer Café Filtré a pour but de développer des solutions concrètes et des visions spatiales de l'avenir par la méthode de la recherche en design, avec pour objectifs une meilleure qualité de l'air, la sécurité du trafic et des villes plus vivables et adaptées aux enfants.

ECOLOGIE URBAINE RESILIENTE - #EcologieUrbaineRésiliente

Le projet ARBRES vise à explorer les conditions socio-écologiques d’implantation de l’arbre fruitier comestible à Bruxelles, dans un contexte d’Anthropocène, et à comprendre comment celui-ci peut participer à la résilience du système alimentaire et à une série de services écosystémiques.

B@BEL HUT MARKET - #B@belHutMarket

C’est avant tout un lieu de rencontre mais aussi une distribution hebdomadaire de colis alimentaire et une épicerie sociale, une cafétéria à prix démocratique, un cyber espace et un endroit convivial pour participer à des ateliers divers.

ESPACE LIBELULLE - #EspaceLibellule

Service du CPAS d’Etterbeek qui regroupe l’Épicerie, le Vestiaire et le Relais culturel.

SUNSUD - #SunSud

Le Foyer du Sud est une Société Immobilière de Service Public qui gère 2115 logements répartis sur Forest et Saint-Gilles. Il est né de la fusion entre le Foyer forestois et le Foyer saint-gillois. Sa mission est de mettre en location des logements sociaux destinés à une population ayant des revenus limités conformément au code du logement. Les valeurs portées par le Foyer du Sud sont AUTONOMIE, SOLIDARITÉ, CONVIVIALITÉ, INTEGRITÉ, RESPECT.

PORT DE BRUXELLES – #LePort-DeHaven

Le Plan Nature et Biodiversité développé sur les espaces publics gérés par le Port de Bruxelles 
Lien vers les vidéos des 12 initiatives résilientes présentées le 13 mars 2022 :https://www.youtube.com/watch?v=j-AnpOLqR9o&list=PLgSmlrveEIzwK8C-Vq07NB...
Retrouvez les initiatives citoyennes bruxelloises de quartier : https://inspironslequartier.brussels/ et https://environnement.brussels/thematiques/ville-durable/mon-quartier-un...

Les vidéos des 12 initiatives résilientes présentées le 13 mars 2022

Retrouvez les initiatives citoyennes bruxelloises de quartier

3. Le processus participatif « Préparons Bruxelles »

Les citoyens engagés dans le processus participatif « Préparons Bruxelles », Sont venus l’après-midi présenter au Ministre de l’environnement leurs recommandations en matière de nature et de végétalisation, pour une Ville –Région plus résiliente.

Les 9 recommandations citoyennes qui ont été présentées au public et au Ministre sur la thématique de la végétalisation de la ville, sont les suivantes :

  • Mettre en place une plateforme pour engager les citoyen.nes dans les débats et projets liés à la verdurisation ;
  • Assurer une gestion intégrée des eaux pluviales et la désimperméabilisation des sols ;
  • Développer des cercles de dialogue entre voisin.e.s pour les motiver à végétaliser leur quartier/îlot/rue ;
  • Repenser la mobilité pour laisser plus de place aux espaces verts conviviaux et à la mobilité douce ;
  • Déployer des pôles de rencontres et d’échanges via, entre autres, la revalorisation du recyclage urbain ;
  • Protéger le perméable ;
  • Encourager l’agriculture urbaine durable et accessible ;
  • Garantir l’exemplarité des pouvoirs publics et leur engagement à faciliter la végétalisation ;
  • Développer les réseaux écologiques pour faciliter les déplacements de la faune sauvage.

Le débat autour de ces 9 grandes propositions déposées par ces citoyens a donné de nouvelles perspectives au Rapport déposé à l’issue du processus.
La dynamique citoyenne de « Préparons Bruxelles » est donc le fruit très encourageant d’un processus permettant de contribuer aussi à la création du Bruxelles de demain.