Prolongement de la forêt de Soignes, le bois de la Cambre est un lieu de promenade, de sport et de loisirs.
Quadrilatère irrégulier, le bois se divise en deux parties : dans la première, où le couvert forestier est plus dense, les deux principales attractions sont la pelouse des Anglais et le ravin, que surplombe un imposant pont en roches.
Le lac de six hectares est le centre d’intérêt de la seconde. Il est doté d’une île boisée abritant le Chalet Robinson, que l’on atteint à l’aide d’un bac.
Heures d'ouverture
Espace ouvert, le Bois de la Cambre est accessible à tout moment aux promeneurs, joggeurs, cyclistes ou cavaliers. Par contre, les axes routiers sont interdits aux voitures du samedi matin au dimanche soir.
En phase d’alerte, lorsque le vent souffle trop fort, la police peut décider la fermeture du Bois.
Contacts
Une question, un problème, adressez-vous pendant les heures de bureau au service Espaces Verts de la Ville de Bruxelles au 02/279 61 00.
En cas d’urgence : Police de Bruxelles – District 3 : 02/515 71 11.
Equipements
Bancs droits et bancs circulaires cerclant le pourtour d’un arbre, poubelles, bornes fontaines, éclairage, abris cavaliers, plaine de jeux, piste de roller, kiosque, buvettes équipées d’installations sanitaires, bac.
Entrées
Le bois est bordé au nord par l’avenue Lloyd George, à l’est par les avenues Franklin Roosvelt et Victoria, au sud par la chaussée de La Hulpe et à l’ouest par la chaussée de Waterloo et les avenues de la Clairière et du Vivier d’Oie.
TRAM : 7 (arrêt(s) : Bascule, Cambre-étoile, Legrand, Longchamp) - 93 (arrêt(s) : Legrand) - 8 (arrêt(s) : Cambre-étoile, Legrand)
Dénommé bois de la Heegde sous l’ancien régime, le bois de la Cambre est en réalité une avancée de la forêt de Soignes vers Bruxelles. Son histoire se confond donc avec celle du grand massif forestier qui, pendant des siècles, servit principalement de terrain de chasse à la Cour de Brabant. Boisé de chênes et de hêtres sur un relief très accidenté, il était autrefois traversé par deux anciennes voies : le Dieweg (entre Boendael et Uccle) et le Verkenweg qui, au départ de l’abbaye de la Cambre permettait de rejoindre le Dieweg.
Au 18e siècle de nouvelles allées rectilignes seront tracées. Certains tronçons, bordés d’un double alignement de hêtres, sont toujours visibles aujourd’hui dans le paysage.
Vers 1840, l’appellation bois de la Cambre s’impose dans les usages. Et pour cause, le bois jouxtait les possessions de l’abbaye de la Cambre voisine. Difficile d’accès, il était peu fréquenté.
En 1844, pour mettre en valeur le quartier Louise qu’ils avaient créé et étendre l’urbanisation de la zone, Jean-Philippe De Jonckere et Jean-Baptiste Jourdan proposent la création d’une nouvelle avenue reliant leur quartier au bois de la Cambre qui pourrait, dans ce cas, être aménagé en promenade publique. Ce sera le début d’une longue polémique, notamment parce que la commune d’Ixelles ne veut pas du projet.
Le discours du futur Léopold II en 1857 appuyant la transformation du bois de la Cambre en parc et l’établissement d’une des plus belles avenues d’Europe débloquera la situation : l’année même, la Ville de Bruxelles sera autorisée à lancer un concours de projets pour la réalisation de l’avenue Louise ! Les travaux débuteront en 1860.
Au même moment elle entame des négociations avec le Gouvernement pour obtenir la concession du bois de la Cambre et ainsi pouvoir procéder à son aménagement. Ce sera chose faite le 2 juin 1862.
Aussitôt, 4 projets sont remis au conseil communal qui choisira celui d’Edouard Keilig. Originaire de Saxe où il étudia l’architecture des jardins, il vit en Belgique depuis quelques années. Il a d’ailleurs été chargé par le futur Léopold II d’un projet d’embellissement du domaine royal de Tervueren. L’aménagement du bois de la Cambre établira sa notoriété.
Pour ce dernier, il adopte le style paysager à l’anglaise très en vogue au 19e siècle, diversifiant les vues, les scènes et les perspectives. Il ménage les vieux arbres, n’hésitant pas à modifier ses plans pour préserver les plus beaux spécimens. Il est vrai qu’il s’agissait là d’une exigence du pouvoir adjudicateur !
Son aménagement distingue deux parties dans le bois qu’il dote chacune d’un aménagement pittoresque. Dans la première, davantage occupée par l’ancienne forêt, il crée la pelouse des Anglais, agrandit le ravin naturel et lui adjoint un pont rustique monumental en roche. Dans la seconde, profitant d’une dépression, il fait aménager un grand étang pourvu d’une île boisée, ainsi qu’un enrochement à grotte en grès. A l’exception de certains tronçons des anciennes drèves, le réseau des voies du bois suit de belles courbes pour appuyer l’aspect paysager du lieu.
Dès le départ, le bois de la Cambre a attiré les foules devenant l’une des promenades les plus prisées de la capitale ; d’abord pour les classes sociales plus aisées, puis pour un public plus mélangé. Edouard Keilig assurera sa gestion pendant près de quarante ans avant que celle-ci ne soit supervisée par un autre grand nom de l’histoire des parcs et jardins de Bruxelles : l’inspecteur des plantations de la Ville, Jules Buyssens.
Au cours de la seconde guerre mondiale, de nombreux arbres seront abattus clandestinement. Aussi, la commission constituée en 1966 pour le restaurer veillera-t-elle à sa régénération progressive.
En février 2006, un permis d’urbanisme a été délivré pour une nouvelle phase de restauration et de mise en valeur du bois de la Cambre, entretemps classé. Les travaux se sont achevés en 2009/2010.
Monuments
Les anciens pavillons d’octroi
Avenue Louise, l’entrée du bois de la Cambre est signalée par la présence de deux bâtiments quasiment identiques de style néoclassique et de plan rectangulaire. Œuvres de l’architecte de la Ville de Bruxelles Auguste Payen, ils ont été construits en 1835 à la porte de Namur pour servir de postes de garde et de bureaux de perception de l’octroi, la taxe communale qui était alors perçue sur certaines denrées entrant dans le pentagone bruxellois.
Les châteaux d’eau
Situés tous les deux Avenue de la Belle Alliance, les deux châteaux d’eau du bois de la Cambre sont reliés entre eux par une passerelle. Le plus petit date de 1879-1880 et compte parmi les plus anciens de Belgique.
Le pont rustique à enrochement
Ce pont fait partie des scènes pittoresques imaginées par l’architecte paysagiste Edouard Keilig pour agrémenter le bois de la Cambre selon le goût romantique de l’époque. D’une largeur de 27 mètres et d’une hauteur de 15 mètres au sommet, il enjambe le ravin au niveau de l’avenue de Flore.
La cascade
A droite du lac, une cascade est aménagée dans un enrochement d’une hauteur de 8 mètres qui évoque les paysages alpestres. Les rocailles sont faites en béton sculpté et moellons. Le pont qui traverse l’enrochement est lui aussi protégé par des garde-corps en béton imitant la forme des branchages.
Les établissements récréatifs
Le Chalet du Gymnase (1875), le Chalet Robinson (1877) et le Chalet des Rossignols (1892) sont des cafés-restaurants ou tea-room de style pittoresque ou éclectique à tendance pittoresque comme l’étaient les pavillons de campagne de l’époque. Ils ont été construits pour offrir aux promeneurs de plus en plus nombreux, des lieux de repos où il était possible de se restaurer et de se désaltérer.