Le passé du bois du Laerbeek, tout comme celui des bois voisins de Dieleghem et du Poelbos, est étroitement lié à l’histoire de l’abbaye de Dieleghem, fondée au 11e siècle.
Pour construire, puis agrandir l’abbaye, les moines ouvrirent une carrière de moellons (des grès calcaires de Balegem) dans un endroit appelé « het laer », autrement dit, « le terrain défriché ». Ces pierres permirent la construction de plusieurs édifices importants comme l’église Notre-Dame de Malines, une partie de la cathédrale Saint-Michel à Bruxelles…
La carrière fut abandonnée à la fin du 15e siècle. La présence de sources l’inondant sans cesse rendait son exploitation difficile. Pour tirer un revenu du site abandonné, les moines décidèrent de le boiser.
Vers 1600, ce « Laerbeekbosch » s’étendait sur une superficie d’environ 5 hectares. Lorsque les biens abbatiaux furent nationalisés après la révolution française, il en faisait plus de 100 et s’étendait jusqu’au Molenbeek.
En proie à la spéculation après le démantèlement de l’abbaye, le bois connut différents propriétaires entre 1796 et 1962. Programmant de nombreuses coupes, ils réduisirent sa superficie de près des deux tiers.
L’un d’entre eux, l’avocat Eugène Van den Elschen, fit construire en 1908 le pavillon de style normand, transformé aujourd’hui en restaurant et qui fait partie de la troisième phase du parc Roi Baudouin.
Suite à une décision du tribunal dans le cadre d’un projet de lotissement, la commune de Jette devint propriétaire du site et du chalet normand en 1962.
Quinze ans plus tard, elle vend le bois à l’Etat belge qui en confie la gestion à l’administration des Eaux et Forêts du Ministère de l’Agriculture.
Depuis la régionalisation, c’est Bruxelles Environnement qui a repris ce rôle.