Forêt de Soignes

Une forêt exceptionnelle aux portes de la ville
Auderghem Uccle Watermael-Boitsfort Woluwe-Saint-Pierre
îlot de fraicheur natura 2000 promenade verte

A propos de cet espace vert

Forêt périurbaine enserrée dans un tissu densément bâti, traversée par des lignes de chemins de fer et d’importants axes routiers et autoroutiers, la Forêt de Soignes est un massif très ancien d’une diversité de milieux et d’une richesse floristique et faunistique étonnante au vu de sa situation. 

Site classé, reconnue à l’échelle européenne comme zone spéciale de conservation Natura 2000, elle englobe aussi des sites classées comme patrimoine mondial de l’UNESCO.

La forêt de Soignes s’étend sur 4.400 hectares, partagés entre les trois Régions du pays. Les 1.665 hectares situés en Région bruxelloise représentent près de 40% de la superficie de la forêt et recèlent pas moins de 5 réserves naturelles, 2 réserves forestières, 2 réserves archéologiques et 21 kilomètres de lisière. 

La principale caractéristique de la forêt de Soignes est d’être composée de près de 65 % de hêtres issus de plantation ou de régénération naturelle, dont les hautes futaies ont données le nom de «  hêtraie cathédrale » à une partie du massif. La forêt de Soignes est la « communauté vivante la plus ancienne » de notre pays en termes de biodiversité (faune, flore, en ce compris son sol non perturbé par l’activité humaine). Les 1.657 hectares gérés par Bruxelles Environnement représentent plus de 10 % de la surface totale de la Région bruxelloise et 60 % des espaces verts bruxellois ouverts au public.

La forêt de Soignes assure une fonction environnementale (biodiversité, purification de l’air, stockage de carbone, zone de fraîcheur, absorption de pluie), une fonction sociale (aspects paysager, récréatif et éducatif) et une fonction économique (emploi, production de bois, tourisme). Il importe donc de concilier les besoins et les attentes, forcément différents, des usagers et des usages, avec la préservation de ce patrimoine biologique exceptionnel.

Aujourd’hui, les visiteurs peuvent pénétrer à l’intérieur de la forêt de Soignes via sept « portes d’accueil» (Groenendaal, Jesus Eik, Parc de Tervueren, Espinette-Centrale, La Hulpe, Rouge-Cloître, l’Hippodrome de Boitsfort) et quelques accès secondaires. Ces points de départ de promenades offrent informations, équipements et services pour vous permettre de passer un agréable moment en forêt.

Infos pratiques

Heures d’ouverture

Accessible au public

Espace ouvert, le site est accessible au public en permanence sauf en cas de grand vent.

Présence régulière des gardes et surveillants forestiers.

Une question, un problème?

Entrées

  • Rouge-Cloître 
  • Hippodrome de Boitsfort
  • Groenendael
  • Domaine Régional Solvay (La Hulpe)
  • Espinette-Centrale (Rhode-St-Genèse)
  • Jezus-Eik
  • Parc et arboretum de Tervuren

Règles et usages spécifiques en forêt

  • Pour arriver détendu en forêt, privilégiez le train, le tram ou le bus ‘de la forêt’ ainsi que le vélo. 
  • Choisissez le bon sentier pour pratiquer votre activité : marche, vélo, équitation, etc. Et respecter les voiries réservées aux autres usagés (pistes cavalières par exemple).
    L’usage des voiries des indiquée à l’entrée de chacune de celles-ci.  
  • Restez sur les sentiers en dehors des zones où cela est autorisé (zone de jeux).
  • Contribuez à la propreté de la forêt ; emportez vos déchets à la maison.
  • Profitez de votre visite, mais respectez aussi les autres visiteurs de la forêt.
  • Tenez votre chien en laisse, sauf dans les zones d'exceptions.
  • Laissez pousser les fleurs et les champignons en ne les cueillant pas.
  • Les animaux apprécient aussi le calme. Ne faites pas trop de bruit.
  • Faire du feu est strictement interdit en forêt, soyez donc aussi attentif à vos mégots de cigarette.
  • Admirez les majestueux arbres de la Forêt de Soignes ; ne les abîmez pas (gravure de « petits mots »).
  • Observez les oiseaux aquatiques, mais ne les nourrissez pas.
  • Ne touchez pas au bois mort : les animaux et les plantes s’y logent volontiers.

(voir https://www.foret-de-soignes.be/decouvrir/les-bons-gestes-en-foret-de-soignes/

Transports en commun

BUS : 41 (arrêt(s) : Gendarmes, Montana) - 43 (arrêt(s) : Prince d'Orange) - 17 (arrêt(s) : équipages, Foresterie)
TRAM : 44 (arrêt(s) : Auderghem-Forêt, Drève des Brûlés, Quatre Bras, Tir aux Pigeons, Trois Couleurs) - 8 (arrêt(s) : Coccinelles, Hippodrome de Boitsfort)

Aménagements

  • Accès pour personne à mobilité réduite
  • Plaine de jeux
  • Potager
  • Table de pique-nique
  • Zone chiens sans laisse

Vous trouverez aux abord de la forêt des aires de stationnement. Au cœur de celle-ci, des bancs, tables et poubelles sont mis à votre disposition pour votre plus grand confort et respect des lieux. 

Les sentiers sont clairement balisés, signalés et entretenus. Des panneaux d’informations sont installés auprès des portes d’accueil pour vous accompagner tout au long de votre visite, mais également pour sensibiliser à l’impact des activités humaines sur la forêt. 

De nombreux itinéraires pour les promeneurs, joggeurs, cyclistes et cavaliers existent et peuvent être consultés sur le site suivant : https://zoniensoignes.routeyou.com/routes?group=37888.

La forêt accueille également 5 zones de jeux pour les mouvements de jeunesse. Pour plus d’informations sur les infrastructures  sur place, rendez-vous sur le site internet de la Forêt de Soignes: https://www.foret-de-soignes.be/

Accessibilité PMR 

La circulation des personnes à mobilité réduite est possible sur les drèves et sur certaines pistes larges. Une aide pour franchir une pente ou un dévers est parfois nécessaire. Il est donc conseillé d’être accompagné.

Nature

En forêt de Soignes, il faut chercher la flore dans les zones qui ne sont pas dévolues à la hêtraie cathédrale : dans les vallons, sur les versants boisés, là où subsistent des affleurements calcaires, aux abords des sources, dans les coupes forestières… Une étude botanique a relevé la présence de 144 espèces forestières différentes. On y trouve plus de la moitié des espèces reprises sur la liste européenne des plantes des forêts anciennes. Certaines sont très rares. 
Les jacinthes et les anémones de bois sont inféodées au sol particulier de la réserve forestière du Rouge-Cloître. Dans un peuplement dominé par le chêne pédonculé et sur un sol ameubli aux siècles passés par les porcs qui y étaient conduis, elles forment au printemps des tapis très colorés. Néanmoins , ces deux plantes peuvent également être observées à divers endroits de la forêt dans des peuplements souvent plus mélangés.

Dans le sol tourbeux du vallon du Vuylbeek, il est possible d’observer des sphaignes, des mousses typiques de la région des Fagnes poussant en touffes très denses et qui sont les seules représentantes de l’espèce en Région bruxelloise. Plante grimpante à tige simple aux feuilles luisantes en forme de cœur, le tamier apprécie les terrains calcaires et secs du Rouge-Cloître. Dans les aulnaies colonisant les zones proches des étangs, on peut apercevoir la douce-amère. Ailleurs, ce sont les baies toxiques de la belladone ; dans les chênaies fleurissent plutôt l’euphorbe des bois, la sanicle, la mercuriale vivace, la primevère élevée ou la campanule gantelée.

La flore de la forêt de Soignes est l’une des plus riches que l’on puisse trouver dans les forêts au nord du sillon Sambre et Meuse.

Les chauves-souris sont exceptionnellement bien représentées en forêt de Soignes. On y dénombre 15 espèces sur 21 présentes en Belgique, dont deux considérées comme rarissimes : la noctule de Leisler et la pipistrelle de Nathusius. Cette présence très remarquée est due à la conjonction en forêt de Soignes de deux composantes écologiques indispensables à la survie des chauves-souris. D’abord un très grand nombre de vieux arbres présentant des cavités où elles peuvent trouver refuge ; ensuite un chapelet d’étangs dans la forêt même, mais surtout à proximité (bassin de la Woluwe) qui font office de réservoir de nourriture. Cet habitat propice aux chauves-souris a notamment valu à la forêt de Soignes d’être inscrite sur la liste des sites de haute valeur biologique que protège le réseau Natura 2000.

Une centaine d’espèces d’oiseaux nichent en Soignes. Les espèces forestières communes (pinsons des arbres, geais, mésanges, rouges-gorges, pics épeiche, autour des palombes…) sont évidemment bien représentées. D’autres par contre, comme le pic noir, le pic épeichette, le pic vert ou le pic mar, qui ont besoin de très vieilles forêts pour profiter du bois mort, attestent par leur présence de la haute qualité biologique du milieu. Plus étonnante est la présence dans la hêtraie cathédrale du rouge-queue à front blanc, du pipit des arbres ou de la fauvette babillarde qui ont plutôt l’habitude de fréquenter les zones humides ou les bocages. Cela dit, ils ont tendance à se raréfier. On note également ,depuis quelque temps , le retour du grand corbeau.
Les étangs du Rouge-Cloître et des Enfants Noyés concentrent un bel échantillon d’oiseaux aquatiques parmi lesquels le fuligule morillon, le fuligule milouin, le grèbe huppé, le canard mandarin, le héron et même le martin pêcheur.

Les zones humides et les étangs de la forêt de Soignes sont des habitats précieux pour les grenouilles rousses, les crapauds communs ou les tritons alpestre. La mare du Pinnebeek est à ce titre un véritable réservoir d’amphibiens. On y observe même des tritons ponctués ou palmés. 
La salamandre tachetée, très rare en Soignes, est protégée dans la partie haute et ombragée des différents vallons là où affleurent plusieurs sources.

On peut également observer l’orvet et le lézard vivipare qui profitent tous deux des vestiges de lande à Callune.

Protégée au même titre que les chauves-souris par la directive européenne « Habitat », la bouvière est un petit poisson d’eau douce de plus en plus rare en Belgique. Sa présence est attestée dans les étangs du Rouge-Cloître et des Enfants Noyés.

Le plus grand herbivore de la forêt de Soignes est le chevreuil, espèce emblématique de la forêt. Il n’est pas rare de le voir se nourrir au petit matin dans les clairières et lisières forestières. 

Alors qu’il avait disparu depuis 1917, le sanglier fait des passages réguliers dans le massif sonien depuis fin 2006 ; il semble que les quatre éléments dont il ait le plus besoin pour se maintenir (nourriture, eau, couvert et quiétude) y soient réunis. Toutefois, sa présence fait l’objet d’un plan de gestion spécifique pour éviter toute surpopulation de l’espèce qui pourrait mettre à mal le fragile équilibre forestier du massif.

Le renard se porte bien. Réapparu dans la forêt dans les années 1950, il a aujourd’hui colonisé d’autres espaces verts bruxellois grâce à la politique de maillage vert de la Région et à ses grandes capacités d’adaptation.

Aux côtés de l’écureuil roux, commun en Soignes, il n’est pas rare d’observer une autre espèce de la famille des sciuridés, mais exotique celle-là : le tamia de Sibérie ou écureuil de Corée. La population sonienne provient de quelques individus échappés de captivité dans les années 1970. Sans prédateurs, ils se sont multipliés de manière exponentielle pour compter aujourd’hui plus de 2.000 individus.

Faune

accenteur mouchet
agrion au corps de feu
agrion élégant
amaryllis
anax empereur
azuré commun
azuré des nerpruns
belle dame
bergeronnette des ruisseaux
bernache du canada
bouvreuil pivoine
bronzé
buse variable
caloptéryx éclatant
canard carolin
canard chipeau
canard colvert
canard mandarin, aix mandarin
carte géographique
chardonneret élégant
chevalier culblanc
choucas des tours
chouette hulotte
citron
corbeau freux
corneille noire
crapaud commun
criquet des pâtures
criquet duettiste
cygne tuberculé
épervier d'europe
étourneau sansonnet
faisan de colchide
faucon hobereau
faucon pèlerin
fauvette à tête noire
fauvette babillarde
fauvette grisette
foulque macroule
fuligule milouin
fuligule morillon
gallinule poule-d'eau, poule d'eau
geai des chênes
goéland argenté
grand cormoran, grand cormoran atlantique
grand porte-queue
grande sauterelle verte
grèbe castagneux
grèbe huppé
grenouille rousse
grimpereau des jardins
grive litorne
grive mauvis
grive musicienne
hanneton commun
héron cendré
hespérie du dactyle
hirondelle de fenêtre
hirondelle rustique, hirondelle de cheminée
libellule à quatre taches
libellule déprimée
martin-pêcheur
merle noir
mésange à longue queue
mésange bleue
mésange charbonnière
mésange huppée
mésange noire
mésange nonnette
moineau domestique
mouette rieuse
myrtil
noctule, noctule commun
oreillard roux, oreillard commun, oreillard septentrional
orthétrum réticulé
ouette d'egypte, oie d'egypte
paon du jour
perruche à collier
petite tortue
pic épeiche
pic mar
pic vert
pie bavarde
piéride de la rave
piéride du chou
piéride du navet
pigeon ramier
pinson des arbres
pinson du nord
pipistrelle de nathusius
pipistrelle, pipistrelle commune
pouillot fitis
pouillot véloce
râle d'eau
roitelet à triple bandeau
roitelet huppé
rougegorge familier
rougequeue noir
rousserolle effarvatte
rousserolle verderolle
sauterelle des chênes
sérotine
sittelle torchepot
sizerin flammé
sympétrum sanguin
sympétrum strié
sympétrum vulgaire
tarin des aulnes
tétrix subulé
thécla de l'orme
thécla du bouleau
tircis
tourterelle turque
triton alpestre
triton ponctué
troglodyte mignon
verdier d'europe
vulcain

Flore

achillée mille-feuilles
ail des ours
alliaire
anémone des bois
armoise commune
asperula odorata
aubépine à deux styles
aubépine à un style
aulne glutineux
berce commune - patte d'ours
berce du caucase
bourdaine
callune
campanule gantelée
cardamine amère
cardamine des prés
carotte
centaurée jacée
cerfeuil sauvage
cerisier à grappes
cerisier des oiseaux
cerisier tardif
chardon crépu
charme commun
chèvrefeuille des bois
circée de paris
cirse des champs
cirse des marais
cirse maraîcher
érable champêtre
érable plane
érable sycomore
eupatoire chanvrine
fougère-aigle
framboisier
frêne commun
fusain d'europe
gouet tacheté
grande marguerite
hêtre
houx
if
iris jaune
jonquille
lamier blanc
lamier pourpre
lierre terrestre
lotier corniculé
luzerne lupuline
luzule des bois
lycope
lysimaque commune
mélique uniflore
menthe aquatique
mercuriale vivace
millepertuis commun
moutarde des champs
myosotis des marais
myrtille commune
néflier
noisetier commun
orme champêtre
oseille sauvage
pâquerette
podagraire
prêle des marais
primevère élevée
prunellier
reine-des-prés
renoncule âcre
renoncule rampante
renouée du japon
roseau
salicaire commune
sanicle
saule blanc
saule marsault
sceau de salomon commun
séneçon vulgaire
sorbier des oiseleurs
tanaisie vulgaire
tilleul à peties feuilles
valériane officinale
véronique à feuilles de serpolet
véronique des ruisseaux
vulpin des prés
yèble

Histoire

À la fin de la dernière glaciation, il y a 10.000 ans d’ici, la zone occupée aujourd’hui par la forêt de Soignes avait plutôt l’aspect d’une toundra que d’une forêt. Ce n’est que petit à petit, avec le réchauffement du climat que s’est constitué un immense complexe forestier s’étendant de la Meuse au Rhin et de l’Escaut à la Champagne, auquel la Forêt de Soignes appartenait.

Depuis la période néolithique, les ressources de la forêt ont été exploitées par l’homme. À Watermael-Boitsfort, les restes d’un camp fortifié appartenant à la civilisation néolithique du Michelsberg (4.300-3.500 av. J.C.) ont été découverts. Rien n’atteste que ces populations vivaient à cet endroit, mais les découvertes archéologiques témoignent de la présence d’un centre d’activités et d’un dispositif de défense. 
Les gisements de limonite qui affleuraient en Soignes ont probablement très tôt été transformés en fer dans de bas fourneaux installés en forêt par les populations de l’âge du fer ; une pratique qui a perduré puisqu’elle était encore attestée au 9e siècle.
Aux Celtes, aux Gallo-romains, puis aux Mérovingiens et Carolingiens, la forêt de Soignes fournissait du bois pour le feu et les constructions, du gibier, des herbes médicinales, des fruits et des aires de pâturage pour le bétail. 

La première mention écrite de « Sonia », nom latin de la forêt de Soignes, date de 1050. 

Au 13e siècle, la forêt appartient aux ducs de Brabant qui en ont fait leur immense terrain de chasse. L’époque est prospère. Grâce aux progrès techniques agricoles et à un contexte politique plus serein, la croissance démographique explose.

De nouveaux villages se créent en bordure de la forêt après d’importants défrichements (Rhode-St-Genèse, Linkebeek, La Hulpe, Waterloo, Boitsfort). Pour limiter son exploitation incontrôlée par les manants, les ducs de Brabant instituent des gardes forestiers et édictent un premier code de la forêt. D’un autre côté, ils concèdent d’importants territoires forestiers à des communautés religieuses pour qu’elles y établissent leur monastère ou prieuré. L’abbaye de la Cambre, les prieurés de Val Duchesse, Groenendael, Rouge-Cloître, Sept Fontaines et Ter Cluysen, de même que le couvent des Capucins à Tervuren sont nés dans ces circonstances.

Sous Charles-Quint, la haute futaie de hêtres, de chênes et de charmes de la forêt de Soignes est exploitée selon la méthode de « tire et aire » qui persistera jusqu’au 19e siècle : chaque année, sur ordre des souverains bourguignons, nouveaux propriétaires de Soignes, 60 à 70 hectares de forêts sont coupés. Une trentaine d’arbres par hectare au maximum sont conservés pour assurer la régénération de la coupe. À l’époque, le chêne était utilisé comme bois de charpente ; le hêtre et le charme étaient généralement transformés sur place en bois pour le feu ou en charbon de bois. 

Au cours des siècles suivants, la forêt sera surexploitée. Les coupes extraordinaires sont fréquentes parce que les souverains ont besoin, dans un contexte très tourmenté, de ressources financières. En outre, les travaux de fortification de Bruxelles en 1671 et 1672, puis la reconstruction d’une partie de la ville après les bombardements de 1695 accéléreront la surexploitation de la forêt. À la fin du 17e siècle, il n’y a plus dans la forêt de Soignes d’arbres dépassant les 60 ans. De Wezembeek à Waterloo et d’Overijse à Braine-l’Alleud, Soignes présentait un profil de futaie clairsemée, composée d’arbres issus de germinations échelonnées, de mauvais taillis sous futaie, de clairières et de landes.

La forêt de Soignes était dans un tel état qu’à partir de 1727, on tenta de pallier à sa régénération naturelle déficiente en reboisant les vides au moyen de hêtres prélevés dans des futaies voisines qui devaient être éclaircies. La forêt de Soignes perdit ainsi petit à petit son aspect semi-naturel. En attendant, on coupait toujours, les besoins publics dépassant ce qu’une gestion durable du massif autorisait. En 1786, 22% de la superficie totale de la forêt se retrouvaient sans peuplements. Aussi, à son arrivée en tant que directeur des plantations, l’autrichien Joachim Zinner proposa de remplacer les coupes et les espaces vides par de grandes monocultures d’arbres de même essence (hêtre, chêne, charme et bouleau) et de même âge, densément plantés pour maximiser la rentabilité et privilégier la production de bois d’œuvre. Ces plantations seront à l’origine de la hêtraie cathédrale de la forêt de Soignes.

À la période hollandaise, Guillaume 1er des Pays-Bas cède à la Société Générale les 11.708 hectares de la forêt de Soignes pour combler le déficit des finances publiques. Dans les mains de l’institution financière, le massif forestier va perdre plus de 60% de sa superficie ! En effet, craignant après la révolution belge de devoir rétrocéder au jeune gouvernement cette propriété reçue du souverain chassé, la Société Générale met en vente de nombreux lots qui seront défrichés pour en faire des terrains agricoles ou de grandes propriétés foncières en bordure de la capitale. En 1843, ce qu’il reste de la forêt de Soignes, soit quelque 4.386 hectares, sera rendu à l’État belge qui en confiera la gestion à son Administration des Eaux et Forêts.

Si son exploitation forestière se poursuit au 19e siècle, un usage nouveau se fait jour : les activités de loisirs. Au sein de la bourgeoisie, les promenades dominicales en forêt sont de plus en plus prisées. L’arrivée du chemin de fer à Boitsfort, Auderghem, Woluwe-St-Pierre ou Tervuren facilite les déplacements. Le romantisme encourage le retour à la nature. Le goût du pittoresque incite les citadins à partir à la découverte du massif. Parallèlement, châteaux, villégiatures, grosses villas s’érigent aux lisières de la forêt. À la belle saison, les hôtels, les restaurants et les cafés-laiteries, qui se sont ouverts aux abords, font le plein.

Dans la fin des années 1800, des hectares sont également prélevés à la forêt de Soignes pour la construction des hippodromes de Boitsfort et de Groenendael, ce qui fit l’objet de nombreuses critiques et inquiétudes de la part des défenseurs de la nature. C’est ainsi qu’en 1909, fut créée la Ligue des Amis de la forêt de Soignes dont l’objectif premier était de protéger coûte que coûte la forêt.

En 1959, la forêt de Soignes bénéficie d’un arrêté de classement publiée au Moniteur belge qui interdit toute diminution de sa superficie. Mais cela n’a pas empêché le développement de diverses nuisances :transformation de certaines voies forestières en routes à grande vitesse, pollution sonore et impact du trafic sur la faune,  pollution de l’air par les rejets des industries, des habitations ou
encore du trafic, implantation de villas en lisière de la forêt,…

En 1974, la chasse est suspendue et sera définitivement interdite en 1991 dans la partie bruxelloise de la forêt. En effet, en 1983, en raison de la régionalisation, la superficie et la gestion de la forêt de Soignes sont partagées entre les trois nouvelles entités régionales. 

Depuis novembre 2007, le massif est intégré au réseau européen Naura 2000. Depuis 2008, les Régions collaborent pour développer un plan directeur pour l’ensemble du massif : le Schéma de structure de la forêt de Soignes. En 2017, 270 hectares sont aussi classés au patrimoine mondial de l’UNESCO (Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe).

En 2018, le plan Natura 2000 a été actualisé et mis en vigueur un an plus tard, pour encore mieux prendre en compte tous les aspects de la forêt, dans un contexte de dérèglement climatique.

Cela se traduit notamment par  

  • La diminution de la présence du hêtre de 10% d’ici l’horizon 2043
  • La diversification des peuplements grâce à l’introduction d’autre essence que le hêtre. 
  • Le développement de lisières étagées
  • La restauration des anciennes drèves avec du chêne ou du tilleul. 
  • L’évolution vers une gestion plus douce en futaie irrégulière par pieds 
  • L’augmentation de la quantité de bois morts présent en forêt (au minimum 5% du volume sur pied) 

En parallèle, le développement de l’usage récréatif de la forêt, se traduisant par une fréquentation très importante accueillant plusieurs millions de visiteurs par an, pose des problèmes de préservation essentiels. Une des stratégies est de ventiler les flux des personnes en créant différents « portes d’accueil» et chemins d’accès.  

Au cours de l’histoire, la forêt de Soignes a payé un lourd tribut au développement de la société. La surface qu’elle occupait au temps des Gaulois a été réduite à une peau de chagrin mais aujourd’hui plus que jamais auparavant elle est préservée par nos soins ! 

Patrimoine

Le castel des Trois Fontaines

Du donjon primitif carré construit en 1359 et sans doute en partie reconstruit au 16e siècle, il ne reste qu’une partie de mur encore visible sur le pignon gauche du petit castel des Trois Fontaines. Celui-ci se présente sous la forme d’une maison en pierre et brique que surmonte une toiture en bâtière de tuile. La grande salle intérieure est ornée d’une cheminée gothique. La cave et le soubassement appartiennent à l’édifice médiéval primitif. A l’origine, c’était le relais de chasse du duc de Brabant. Plus tard on y ajouta des tours, des douves et des remparts, l’endroit étant devenu le siège de la garnison chargée de lutter contre le braconnage en forêt de Soignes et sa prison. A l’époque, un étang encerclait le bâtiment auquel on accédait par un pont-levis ; il est aujourd’hui en partie asséché et remplacé par une prairie humide.
 

Le Rouge-Cloître

Le Rouge-Cloître est un ancien prieuré dont la fondation remonte au 14e siècle. Les bâtiments monastiques étaient entourés d’une vaste enceinte en briques qui existe encore aujourd’hui partiellement. Plusieurs fois pillé et détruit, il connut autant de campagnes de restauration. De cet ensemble monastique subsiste aujourd’hui quelques bâtiments, comme la demeure du prieur, l’ancienne maison du meunier, la porterie, l’ancienne ferme et une partie de l’aile sud du cloître. L’église dédiée à Saint-Paul a par contre disparu, ravagée par un incendie.

La Chapelle Notre-Dame de Bonne Odeur

L’édifice primitif fut construit en 1485 (ou 1477 selon d’autres sources) par Henri de Heck, chanoine régulier du prieuré de Groenendael, en l’honneur de l’empereur Maximilien d’Autriche. Située au croisement de plusieurs routes, cette chapelle était dédiée à Notre-Dame de Bonne Odeur que l’on invoquait pour lutter contre la fièvre. En 1863, elle fut déplacée de 100 mètres vers l’ouest car elle se trouvait sur l’assiette de la future route de Mont Saint-Jean. L’édifice actuel, en bordure de la drève de Bonne Odeur, date donc de cette époque.

Le mémorial aux forestiers

Dans le sentier du Grasdelle fut érigé en 1920 un monument à la mémoire des 11 gardes forestiers qui furent tués en 1914-1918. Ce mémorial a la forme d’un cromlech, ces cercles de monolithes de l’âge du bronze formant une enceinte de pierres levées. Ici, 11 menhirs, portant chacun le nom d’un des forestiers, entourent un portique central. Les pierres sont des blocs de poudingue de Wéris.

Pierre commémorative 

Plusieurs pierres commémoratives sont présentes en forêt comme par exemple, à proximité du mémorial aux forestiers, toujours dans le vallon du Grasdelle, une pierre commémore le centième anniversaire de la Belgique. Portant l’inscription 1830-1930, elle est encerclée par un bouquet de 10 tilleuls.

Actualités & évènements

Infos pratiques

Heures d’ouverture

Accessible au public

Espace ouvert, le site est accessible au public en permanence sauf en cas de grand vent.

Présence régulière des gardes et surveillants forestiers.

Une question, un problème?

Entrées

  • Rouge-Cloître 
  • Hippodrome de Boitsfort
  • Groenendael
  • Domaine Régional Solvay (La Hulpe)
  • Espinette-Centrale (Rhode-St-Genèse)
  • Jezus-Eik
  • Parc et arboretum de Tervuren

Règles et usages spécifiques en forêt

  • Pour arriver détendu en forêt, privilégiez le train, le tram ou le bus ‘de la forêt’ ainsi que le vélo. 
  • Choisissez le bon sentier pour pratiquer votre activité : marche, vélo, équitation, etc. Et respecter les voiries réservées aux autres usagés (pistes cavalières par exemple).
    L’usage des voiries des indiquée à l’entrée de chacune de celles-ci.  
  • Restez sur les sentiers en dehors des zones où cela est autorisé (zone de jeux).
  • Contribuez à la propreté de la forêt ; emportez vos déchets à la maison.
  • Profitez de votre visite, mais respectez aussi les autres visiteurs de la forêt.
  • Tenez votre chien en laisse, sauf dans les zones d'exceptions.
  • Laissez pousser les fleurs et les champignons en ne les cueillant pas.
  • Les animaux apprécient aussi le calme. Ne faites pas trop de bruit.
  • Faire du feu est strictement interdit en forêt, soyez donc aussi attentif à vos mégots de cigarette.
  • Admirez les majestueux arbres de la Forêt de Soignes ; ne les abîmez pas (gravure de « petits mots »).
  • Observez les oiseaux aquatiques, mais ne les nourrissez pas.
  • Ne touchez pas au bois mort : les animaux et les plantes s’y logent volontiers.

(voir https://www.foret-de-soignes.be/decouvrir/les-bons-gestes-en-foret-de-soignes/

Transports en commun

BUS : 41 (arrêt(s) : Gendarmes, Montana) - 43 (arrêt(s) : Prince d'Orange) - 17 (arrêt(s) : équipages, Foresterie)
TRAM : 44 (arrêt(s) : Auderghem-Forêt, Drève des Brûlés, Quatre Bras, Tir aux Pigeons, Trois Couleurs) - 8 (arrêt(s) : Coccinelles, Hippodrome de Boitsfort)

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